Une soirée tout bénef !
Avec davantage d’expérience et de maîtrise, le Brest Bretagne Handball a su dicter sa loi et s’est imposé face à l’OGC Nice (33-27). Les Rebelles ont mis le turbo avant et après la pause pour se détacher des Aiglonnes et ont pu s’éviter ainsi une fin de match crispante. Avec ce succès, elles consolident un petit peu leur deuxième place au classement en profitant également du nul concédé la veille par Nantes. Nouvelle finale en vue vendredi prochain avec le dernier déplacement de la saison à Paris.
Peut-être que les 10 dernières minutes du match à Toulon 15 jours auparavant auront été le déclic d’une fin de saison plus sereine du BBH. Longtemps mal en point sur la Méditerranée, il était allé chercher au mental un succès ô combien précieux validé ce samedi face à Nice. On y voit un peu plus clair à mesure que la fin de saison se rapproche et le plus important dans tout cela est que Brest a toujours son destin en main. Factuellement, 2 succès et un nul suffisent aux Brestoises pour être officiellement les dauphines de Metz. Mais les calculs ne sont jamais les bienvenus dans un vestiaire et le challenge sera donc de remporter tout jusqu’au baisser de rideau. Contre Nice, la mission a été remplie et tout le monde ne trouvera que du positif de cette soirée. « Il y a 2 choses à retenir, se lançait Pablo Morel en conférence de presse. La victoire bien sûr parce que l’objectif est clairement affiché de conserver la 2e place et on veut garder les cartes du jeu pour nous. Et puis il y a aussi le visage qu’on a montré. Celui face à Nantes n’avait pas été à la hauteur. Ce soir, ce n’était pas parfait mais il y a quand même eu de belles séquences de jeu, une belle atmosphère et le public nous a donné beaucoup d’énergie ».
Et les filles ont su rendre ces bonnes ondes en croquant dans tout ce qu’elles pouvaient, avec certainement l’envie aussi de se faire pardonner la dernière prestation face à Nantes. Calé dans le ventre mou du classement, Nice n’était pas venu pour faire de la figuration et présentait le profil de l’empêcheur de tourner en rond. « On voulait être relâchés puisque les filles continuent à bien bosser, lançait le coach Clément Alcacer. On ne joue pas grand-chose mais tout le monde dit qu’on fait une belle saison. Pour nous, il faudrait qu’on soit dans le top 8 donc on devra encore aller chercher des victoires. On ne venait en tout cas pas la fleur au fusil, on voulait embêter les Brestoises et on l’a fait, mais on a manqué de constance ».
Les Aiglonnes ont surtout connu deux gros passages à vide, rédhibitoires face à ce BBH volontaire et sérieux. Si l’entame de match était serrée, voire à l’avantage des visiteuses, la dernière ligne droite avant la mi-temps puis le retour des vestiaires ont eu un effet létal pour les ambitions niçoises. « Il nous a manqué 20 minutes dans ce match, poursuivait Clément Alcacer. On a pris un -9 sur cette période, ce qui veut aussi dire que durant 40 minutes on a réussi à malmener les Brestoises. Mais il ne faut pas avoir de trous d’air pour gagner contre une équipe comme ça ». Bien en place durant les premiers échanges, l’OGCN menait ainsi plutôt bien sa barque (10-12, 22e) avant de cruellement baisser de régime pour une première alerte aux citrons (17-14, 30e) suivie d’une estocade fatale des Rebelles à la reprise (27-19, 44e). « Tous les matches se construisent dans le temps, expliquait Pablo Morel. On était appliqués au début mais on sortait parfois du dispositif défensif et on leur a rendu quelques ballons. Nice met de l’énergie, agresse défensivement et on s’attendait à ce scénario. Il fallait juste ne pas s’affoler et maintenir un rythme élevé. La seconde mi-temps a été le fruit de la première et Nice a eu du mal à tenir la cadence ». « Les Brestoises n’ont pas tout le temps été sereines mais elles sont passées ensuite en mode rouleau compresseur, appuyait Clément Alcacer. On sentait qu’il y avait du répondant, physiquement c’était solide, à un moment on n’arrivait plus à rien ». Usées par la défense du BBH, les Aiglonnes lâchaient donc prise petit à petit (23-18, 40e ; 26-19, 43e ; 30-21, 52e), perforées de l’autre côté du terrain par les assauts de Monika Kobylinska (7 buts) et Helene Fauske (11). Malgré encore une fois les nombreuses absentes (C. Darleux, P. Coatanéa, D. Jaukovic, A. Kouyaté, J. Carlson), les présentes ont fait le job et rendu une belle copie. « On fait au mieux avec les forces du moment, soulignait Pablo Morel. Défensivement, on ne peut pas se cacher car l’ossature est toujours là même s’il nous manque des joueuses importantes. Offensivement par contre, on a tiré sur 3 joueuses de la base arrière pendant presque une heure. On est à court de variété et de force dans la durée. Ce soir, c’est passé, qu’est-ce qu’il sera contre Paris ? J’espère qu’on arrivera à trouver les clés ».
Il parait clair de prime abord que l’essentiel sera déjà de conserver l’état d’esprit affiché contre Nice, préambule obligatoire à la performance en terre parisienne. Après la déconvenue nantaise, un travail a été opéré en interne et les échanges ont pu se multiplier pour aborder de la meilleure des manières la dernière ligne droite. « Il y a eu une sorte de mobilisation, confirmait Pablo Morel. En avril, on avait perdu les objectifs du titre et des quarts de finale de Ligue des Champions mais il restait cette volonté d’aller chercher la deuxième place. On pouvait être déçus mais on n’avait pas le droit d’abandonner. Face à Toulon, on avait serré les dents et on avait eu le mérite d’avoir du caractère. Ensuite on a eu 15 jours pour travailler. On se concentre sur nous et on doit garder cette mentalité et cette application ».
BREST BRETAGNE HANDBALL – OGC NICE CÔTE D’AZUR HANDBALL : 33-27 (17-14)
BREST BRETAGNE HANDBALL : Zoqbi de Paula (g.), Foggea (g.), Mauny, Toublanc, Fauske (11), Kromoska, Kobylinska (6), Lassource (3), Freriks (2), Foppa (3), Delaye (3), Brnovic (3), Jarrige, Grbic (2). Entraîneur : P. Morel.
OGC NICE CÔTE D’AZUR HANDBALL : Colic (g.), Samzun (g.), Sy, Chambertin (1), Augustine (3), Prouvensier (9), Holejova (5), Diawara (1), Fall (2), Dembélé, Von Pereira (6), Semedo, Le Blévec. Entraîneur : C. Alcacer.
(crédit photos : O. Stephan / BBH)