Trois bons points, azurément

Le Brest Bretagne Handball n’a pas eu la partie facile ce mercredi à Nice mais est tout de même revenu de la Côte d’Azur avec les trois points qu’il était venu chercher (29-32). En raison sur cette rencontre d’un turnover assumé par le staff brestois, c’est avec un groupe new look que les Rebelles ont poursuivi leur parcours sans faute en Ligue Butagaz Énergie, pointant désormais en tête en compagnie de Metz. Une bonne manière de débuter une semaine qui se conclura à Budapest avant le départ des internationales vers leur sélection.

Si le BBH est toujours à la recherche de sa première victoire en Ligue des Champions, il poursuit dans le même temps un parcours impeccable sur le sol national. Dans une nouvelle formule de championnat dépourvue de finale, chaque faux pas peut être lourd de conséquences et les Brestoises semblent l’avoir bien compris en ce début de saison. Après quatre journées, les voilà donc au coude à coude en tête de Ligue Butagaz Énergie en compagnie de leurs meilleures ennemies messines. Et si tout n’a pas été parfait sur la Promenade des Anglais, tout le monde saura se contenter de ce succès. « C’est ce qu’on retient à chaud, notait d’ailleurs Pablo Morel. On était venus ici pour prendre trois points et enchaîner une quatrième victoire pour rester en tête avant la trêve internationale. C’est le principal car l’enchaînement du quotidien avec un match tous les trois jours n’est pas si facile à assumer ». Pour voyager loin dans une saison qui peut voir les Rebelles disputer une cinquantaine de rencontres (hors compétitions internationales), le technicien brestois a aussi choisi de ménager sa monture, à l’image de ce qu’il avait pu réaliser lors de l’exercice précédent. Pour cette grande diagonale dans l’Hexagone, il avait ainsi choisi de se passer de quatre internationales : Pauletta Foppa, Coralie Lassource, Pauline Coatanéa et Helene Fauske. « Je trouve que c’est bien d’être capables de gagner à Nice, dans la difficulté, en ayant assumé des choix dans le turnover et le temps de jeu, poursuivait Pablo Morel. On l’a vu l’année dernière, ce sont des stratégies qui payent dans le temps car ça permet à tout le monde de grandir et de prendre des repères. Ce soir, on a senti parfois un peu d’instabilité mais ce n’est pas une excuse, on doit être en mesure de développer notre jeu, et ce peu importe les filles sur le terrain ».

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Dans une salle où les Aiglonnes leur ont souvent joué des mauvais tours, les Brestoises auraient sûrement pu paniquer ou afficher un peu de peur à certains moments, comme lorsque l’ex-Rebelle Marie Prouvensier venait de redonner un but d’avance à son équipe à l’entrée de la dernière ligne droite (24-23, 49e). « Mais on a eu une moins bonne maîtrise des instants cruciaux, regrettait Clément Alcacer, le nouveau coach de l’OGCN. Quand on était à +1, Brest a pris un temps mort et on a encaissé un 3-0, ça nous a mis un petit coup de bambou. Malgré le bras levé, le BBH arrivait quand même à mettre les buts. Ça reste pour nous une belle performance malgré tout, même si c’est un peu frustrant parce qu’il faut prendre des points. Aujourd’hui, on s’est autorisés à faire des erreurs si on les faisait avec le cœur et on a compensé des périodes durant lesquelles on était un peu en-dessous techniquement par de l’envie ». Et la formule aurait pu fonctionner sans la malice d’Itana Grbic, auteure d’une fin de rencontre canon, le sans faute d’Alicia Toublanc (8/8) ou le pragmatisme de Merel Freriks. Face à l’éternelle Ehsan Abdelmalek (8 buts), parfaite dans le rôle du poison, et privées de jeu rapide pendant soixante minutes, les Brestoises auraient pu s’enliser. « C’est le type de match très complexe à gérer en championnat, notait Pablo Morel. Entre deux rencontres de Ligue des Champions, on aime mettre du rythme et pas forcément se gérer. Nice nous a empêchés d’agir ainsi et fait ça très bien depuis de nombreuses années : attaquer longtemps, jouer avec beaucoup de duels, ne mettre quasiment aucun jeu rapide. La seule possibilité qu’on avait d’enflammer le match était de mieux défendre et courir, ce qu’on a trop peu fait ».

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Avec de la vitesse et du grand espace, les Rebelles auraient donc certainement pu se mettre à l’abri bien avant les cinq dernières minutes comme ce fut le cas ce mercredi mais la conclusion recherchée était bien là et il était compliqué de trouver quelqu’un dans le camp brestois pour faire la fine bouche après ce nouveau succès. « J’ai tout le temps conscience que gagner c’est difficile, concluait Pablo Morel. Dans le haut niveau, la victoire ne doit jamais être galvaudée. Quand on voit Nantes qui perd à Chambray ou Paris qui laisse un point contre Besançon, on se rend compte que tous les matches sont compliqués et ont leur vérité. Je sais qu’on est tout le temps sur un fil mais il ne faut pour autant jamais céder à la panique ou à la peur ». Un état d’esprit qui sera forcément utile dès ce week-end lors du troisième match de Ligue des Champions. Sur le terrain de FTC, à Budapest, les Brestoises souffriront sûrement mais n’auront une nouvelle fois qu’un objectif en tête : gagner.

OGC NICE CÔTE D’AZUR HANDBALL – BREST BRETAGNE HANDBALL : 29-32 (13-15)
OGC NICE CÔTE D’AZUR HANDBALL :
Micevska (g.), Samzun (g.), Archier, Sy (1), Chambertin (4), Augustine (1), Prouvensier (7), Holejova (3), Diawara, Fall (2), Skolkova, Von Pereira (1), Le Blévec (2), Abdelmalek (8). Entraîneur : C. Alcacer.
BREST BRETAGNE HANDBALL : Darleux (g.), Foggea (g.), Mauny (4), Toublanc (8), Kobylinska (3), Jaukovic (3), Memana (1), Técher (1), Freriks (4), Cayez, Brnovic, Carlson (2), Jarrige (1), Grbic (5). Entraîneur : P. Morel.

(crédit photos : OGC Nice)

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