Les occasions manquées

Le Brest Bretagne Handball est venu mourir à un but (23-24) d’une nouvelle finale à Bercy et laissé Metz se diriger vers la capitale à la mi-juin. Trop dispendieuses et souvent sur courant alternatif, les Rebelles ont aussi traîné comme un boulet un début de match raté. Après cette grosse désillusion, il ne reste maintenant que la Ligue Butagaz Énergie dans leur viseur avec la deuxième place à conserver absolument à la fin de la saison.

« Je suis extrêmement en colère, pas du résultat mais du contenu. On ne peut pas entamer le match comme ça et faire autant d’erreurs. Autant parfois j’essaye de tempérer et de dire qu’on a eu le mérite de se battre jusqu’au bout, là je trouve que ça commence à faire beaucoup ». Pablo Morel n’avait pas envie de mâcher ses mots après la rencontre et n’a pas hésité à cibler les choses qu’il n’avait pas du tout appréciées pendant 60 minutes. Les Rebelles ont échoué à une longueur de leurs adversaires mais n’ont pour autant jamais été devant durant la partie, manquant un nombre incalculable d’occasions de recoller aux basques messines. « C’est une grosse déception et je ne mets pas ça sur le compte de la naïveté, poursuivait le coach brestois. J’ai quand même l’impression qu’on a subi une déroute en 2e période contre cette équipe il y a 3 jours, on était donc prévenus. On a perdu ce match alors qu’on savait qu’il était déterminant. Je ne comprends pas notre entame, notre incapacité à être réguliers, le fait qu’on perde autant de ballons. Je pense du coup qu’il y a de l’incompétence, et j'inclus tout le monde dedans, y compris le staff et moi-même. Par séquences on a répondu présent mais si le haut niveau c’étaient des à-coups, tout le monde y arriverait ». Le Brest Bretagne Handball regrettera sûrement longtemps de ne pas avoir saisi l’opportunité qui se présentait tant la victoire était accessible ce samedi. L’impression était d’ailleurs partagée par Manu Mayonnade, le coach messin : « Ce n’était pas le meilleur qu’on ait joué mais peut-être l’un des plus courageux face à une équipe que j’ai trouvée dynamique et portée par un super public. C’était besogneux mais on a fait ce qu’il fallait faire pour passer ».

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Comme prendre 4 longueurs d’avance à 5 minutes du terme quand l’Arena poussait derrière ses protégées. Malgré tout, les Rebelles ont là encore eu les occasions de recoller et d’espérer mieux mais il manquait toujours un petit quelque chose. « Bien sûr que Metz était prenable ce soir, appuyait Pablo Morel. On aurait pu gagner le match aller en janvier et mercredi, là-bas, on était devant à la mi-temps. C’est énervant et on peut encore une fois remercier notre public de nous soutenir et d’être aussi bienveillant ». Ce public qui aurait peut-être pu baisser les bras quand l’entame de match poussait déjà les Rebelles dans les cordes (2-7, 9e). Mais la force de cette atmosphère est de porter jusqu’au bout, toujours, les troupes et le coup n’est finalement pas passé si loin. Entre ce faux départ et les 5 folles dernières minutes, le combat a été âpre mais l’écart toujours présent, même si oscillant. « On a eu le mérite de bien commencer la rencontre et de se mettre un capital confiance, argumentait Manu Mayonnade. Ça nous a servi tout au long du match. On n’a jamais été menés même si on n’a pas géré sereinement. On a quand eu une organisation défensive intéressante. Mais que ce résultat fut difficile à aller chercher ». Et c’est sans doute là que se situeront tous les regrets du BBH. Metz, qui n’a perdu qu’une rencontre toutes compétitions confondues depuis le début de saison, était bien à portée de fusil. « J’ai l’impression qu’on réitère toujours les mêmes erreurs, ajoutait encore Pablo Morel. On est en réaction et tout ça fait la différence entre une équipe de très haut niveau et une autre approximative ».

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Il reste maintenant 2 mois de compétition aux Rebelles avec pour seul objectif de terminer de la meilleure des manières la Ligue Butagaz Énergie, l’unique challenge qui leur reste à disputer. Dans le viseur, la deuxième place capitale pour disputer une nouvelle fois la Ligue des Champions la saison prochaine. Et la démobilisation est interdite ! « Je leur ai dit dans le vestiaire après match : « J’ose espérer qu’on ne va rien lâcher ! », concluait Pablo Morel. Il est hors de question de l’envisager, ce serait irrespectueux au possible pour le club, les gens qui nous soutiennent, ceux qui nous emploient et pour nous-mêmes. Je serai intransigeant sur l’engagement et la qualité de jeu qu’on va produire. Il va falloir être réguliers et solidaires pour rebondir. Mais ce n’est pas parce qu’on est critiques avec nous-mêmes qu’on va abandonner, surtout pas ».

BREST BRETAGNE HANDBALL – METZ HANDBALL : 23-24 (11-14)
BRETS BRETAGNE HANDBALL :
Zoqbi de Paula (g.), Foggea (g.), Mauny (1), Toublanc (4), Fauske (5), Kromoska, Kobylinska, Lassource (1), Freriks, Kouyaté (1), Foppa (2), Delaye, Brnovic (1), Carlson (8), Jarrige, Grbic. Entraîneur : P. Morel.
METZ HANDBALL : Depuiset (g.), Sako (g.), De Paula (5), Valentini (3), Jorgensen (1), Horacek (4), Bont, Burgaard (5), Kanor, Jacques, Pascoal, Bouktit (6), Barthélémy, Schulze, Maslova, Le Blévec. Entraîneur : E. Mayonnade.

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