La réponse qu'il fallait
Le Brest Bretagne Handball était attendu à Besançon mais ne s’est pas pris les pieds dans le tapis. Au bout d’un vrai combat entre deux équipes qui voulaient effacer leur dernière prestation, ce sont bien les Rebelles qui ont décroché la timbale (24-27). Les voilà donc toujours invaincues en Ligue Butagaz Énergie et co-leaders avec Metz. Mais avant de rentrer dans la trêve internationale et l’Euro, il leur reste une dernière étape à bien négocier dimanche face à Krim, en Slovénie.
À Besançon, c’est rarement la grosse fiesta pour les Brestoises. Souvent accrochées, parfois battues, elles n’y ont jamais connu de confrontation paisible. Et comme il n’y avait pas de raison que ça change cette fois, les Rebelles avaient préparé avec beaucoup d’attention cette virée dans l’est de la France. Avec en tête la volonté de montrer un autre visage que face à Odense quelques jours plus tôt et aussi conscience que l’ESBF était également en rédemption après un derby raté le week-end dernier face à Dijon. En mettant tout ça en perspective, c’est donc un très joli succès qu’a signé le BBH en terre doubiste. « Venir gagner à Besançon n’est pas anodin, appuyait d’ailleurs volontiers Pablo Morel. C’est une salle avec énormément d’ambiance et on a affronté une équipe qui avait envie de se racheter ». L’engagement mis par Clarisse Mairot et ses copines a bien été au niveau attendu mais le Brest Bretagne Handball a toujours su trouver les parades pour ne pas craquer sous les coups de boutoir locaux, résistant toute la seconde période au retour de l’ESBF et finissant le boulot dans le dernier quart d’heure. « La pression a été présente dès le début du match, poursuivait Pablo Morel. On savait que c’était un match capital et on voulait montrer autre chose après Odense. Malgré le scénario très serré, on a senti une équipe qui n’a jamais abdiqué, qui est allée chercher cette victoire jusqu’au bout. Chaque fille a donné le meilleur pour le groupe. C’est très positif au niveau de l’état d’esprit ».
Alors que le score était encore de parité à la pause (12-12), la grande question était de savoir comment les Rebelles allaient gérer une reprise délicate, entre ambiance locale, fatigue accumulée et mental. Si elles ont attendu les dix dernières minutes pour faire une différence définitive, le camp brestois a pu apprécier avant cela le sang-froid des troupes, promptes à répondre à tous les coups et à négocier plutôt bien les nombreuses infériorités numériques. Le BBH a, lors de cette rencontre, notamment pu compter sur un binôme de gardiennes très performantes et surtout complémentaires, l’une terminant en quelque sorte le travail de l’autre. « On a senti un peu de doute côté Besançon quand Cléo (Darleux) est rentrée et a arrêté un penalty, rembobinait Pablo Morel à l’évocation de l’instant clé de la partie. Julie (Foggea) a fait une très grosse première période et les dix ou quinze dernières minutes de Cléo ont été décisives, ça nous a porté, c’était très intéressant. Et puis il y a aussi quelques buts importants inscrits par Helene (Fauske) et Constance (Mauny) ». À l’entrée du money time, le +4 trouvé par les Brestoises (20-24, 50e) devenait presque rédhibitoire pour les ouailles de Christophe Mizoule, peut-être un peu résignées durant les dernières minutes et conscientes d’avoir laissé passer leur chance.
Le BBH avait fait le plus dur et pouvait reprendre la direction du Finistère dans la nuit avec au moins autant le sentiment du devoir accompli que la satisfaction de voir son nom toujours dans le haut du classement en compagnie des rivales messines. « C’était primordial de le gagner celui-là parce qu’on a la tête dans le guidon, on est dans la machine à laver et on aimerait bien sûr que tout soit toujours parfait, concluait Pablo Morel. Mais la réalité, c’est qu’en face de nous, il y a de très beaux adversaires et qu’on peut aussi trébucher. Quand on prend un peu de recul, on voit qu’on a enchaîné une sixième victoire en LBE, qu’on est premiers ex aequo et qu’on est là on voulait être. C’était important d’être dans cette situation avant d’aborder en décembre les confrontations directes avec les équipes de tête sans avoir perdu de points en route ». Et tout cela sera encore plus beau si les Rebelles parviennent à conclure la première phase de la saison en prenant des points face à Krim. Réponse dimanche en Slovénie.
ES BESANÇON FÉMININ – BREST BRETAGNE HANDBALL : 24-27 (12-12)
ES BESANÇON FÉMININ : Lerstad (g.), Hauge (g.), Mairot (7), Cusset, Aoustin (1), Tshimanga (4), Dezic, Robert (1), Granier (5), Faure (3), Zazai (1), Nosek, Corovic, Dembélé (2). Entraîneur : S. Mizoule.
BREST BRETAGNE HANDBALL : Darleux (g.), Foggea (g.), Mauny (3), Toublanc (3), Fauske (2), Kobylinska (4), Jaukovic (6), Lassource (1), Freriks (1), Foppa (3), Carlson (4), Coatanéa, Jarrige, Grbic. Entraîneur : P. Morel.
(crédit photos : Yoan Jeudy)