Destination finale !

Le Brest Bretagne Handball disputera bien sa quatrième finale de Ligue Butagaz Énergie après avoir validé son ticket ce mercredi face à Paris (26-19). Les Rebelles avaient l’occasion de célébrer de la meilleure des manières les dix ans du club, elles l’ont fait avec beaucoup de maîtrise dans une salle encore archicomble et généreuse en décibels. Le BBH retrouvera dès la semaine prochaine Metz pour jouer le titre sur un aller-retour où il n’aura rien à perdre. Cerise sur le gâteau, c’est une nouvelle fois en Ligue des Champions que devraient évoluer les Brestoises la saison prochaine.

Le mur blanc de Bercy, vous connaissiez. Les tribunes blanches à 360% de l’Arena, le BBH l’a fait. Le club des présidents Le Saint avaient mis les petits plats dans les grands pour fêter comme il se devait sa première décennie d’existence. Animations, anciennes joueuses, dégustations, jeux, distribution de teeshirts, vente aux enchères, il y avait presque tout pour oublier le principal : le match. Celui-ci revêtait pourtant une importance capitale pour le BBH et sa volonté de pérenniser son projet au plus haut niveau. Cette « demi-finale » pouvait ainsi ouvrir la porte aux Rebelles vers un nouveau duel face à Metz pour le titre – pour la quatrième fois depuis 2017 – et valider un nouveau ticket pour la meilleure des compétitions européennes, la sixième d’affilée. « Quand on est Brest, il faut remplir les objectifs, attaquait Pablo Morel. On voulait rester dans le top 8 européen, être en capacité de défendre le titre et poursuivre en Ligue des Champions ». Carton plein donc pour ces Rebelles qui termineront leur saison le 29 mai avec le sentiment du devoir accompli et peut-être une ligne de plus à leur palmarès. Pour cela, il faudra prendre le dessus sur un groupe messin qui n’a absolument rien laissé à personne en LBE cette saison et pourrait, en cas de succès à Paris samedi, terminer l’exercice régulier sur un grand chelem. Mais tout cela, c’est pour la semaine prochaine, il n’est pas interdit de savourer auparavant la réussite du jour face à des Parisiennes qui auront été de redoutables adversaires pour la deuxième place jusqu’au bout. « Ce soir, on a eu une entame compliquée et on a couru après le score même si on a su s’accrocher, débriefait Yacine Messaoudi. C’était à l’image de notre saison, on s’est battus avec nos moyens limités. Le plan contre Brest ? C’était de prendre du plaisir. Finir troisièmes du championnat pour nous c’est un cadeau et presque une anomalie qu’il y ait eu encore de l’enjeu sur ce match ».

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C’est peut-être la différence de perspectives, avec des Brestoises qui elles n’envisageaient pas autre chose que la victoire, qui a pu expliquer une entame très forte de leur part avec un écart vite monté (6-1, 9e) et une volonté de garder la mainmise sur la partie. Avec une Cléo Darleux dans un très bon soir et devant elle une féroce défense, les Rebelles ont grandement facilité les choses et préservé le palpitant des 4 000 supporters présents à l’Arena. « On commence à avoir une vraie stabilité défensive, assurait Pablo Morel. Il y a aussi une mentalité en plus de la technique et de la tactique, c’est maintenant ancré d’être rudes dans nos 9 mètres pour protéger nos gardiennes. Quand on est comme ça, avec la qualité de nos joueuses dans les buts, on a des arrêts et du jeu rapide. Après avoir pris deux gros coups sur la tête face à Gyor et Metz, on a su se ressourcer grâce à notre défense. On l’a fait contre Nice et ce soir, ça redonne de la confiance ». Cela s’est vu les rares moments où Paris à repointé le bout de son nez dans cette partie (12-9, 34e ; 18-14, 47e). À chaque fois, le BBH a su remettre un coup sur la tête des Franciliennes sans entrer une seule seconde dans une certaine panique ou la peur de passer à côté de l’événement. Paris avait beau avoir la gnaque comme d’habitude, les Lionnes de Yacine Messaoudi montraient souvent trop de difficultés à trouver le chemin de la cage brestoise, finissant à plusieurs reprises avec le bras levé. « On a peu de moyens, on a du mal à mettre des buts et on est l’une des attaques les moins prolifiques du championnat, déplorait le coach de Paris 92. Ce soir, Cléo a été excellente mais on a l’habitude. C’est surtout elle qui fait la différence selon moi. Brest n’a pas la meilleure défense du championnat mais sûrement la paire de gardiennes la plus incroyable ».

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Il faudra bien ça pour affronter Metz la semaine prochaine et tenter de dérégler la machine lorraine. Mais avant cela, les Brestoises devront encore se déplacer à Besançon samedi pour clôturer la saison régulière même si cette rencontre ne représentera aucun enjeu comptable. « J’entends beaucoup de « mission accomplie » depuis le coup de sifflet final, souriait Pablo Morel. Mais il reste une rencontre et une finale à jouer. On devra montrer un beau visage jusqu’à la fin. À Besançon, on va avoir un vrai dilemme. D’un côté il y a la volonté de continuer à travailler pour préparer Metz, conserver l’état d’esprit et vouloir tout gagner car on est Brest et qu’on doit respecter notre statut. De l’autre, on a énormément de blessées et de fatigue. Si on veut être compétitifs la semaine prochaine, on doit se régénérer. On va donc réfléchir à la meilleure formule sans mettre en danger certaines filles ». Encore du pain sur la planche donc pour un club qui a prolongé ce soir sa saison d’une semaine et fêter de la meilleure des manières ses dix années d’existence.

Bon anniversaire !

BREST BRETAGNE HANDBALL – PARIS 92 : 26-19 (11-7)
BREST BRETAGNE HANDBALL : Darleux (g.), Toft (g.), Mauny (2), Toublanc (6), Fauske (3), Kromoska, Kobylinska (1), C. Lassource (1), Pop-Lazic, Foppa (4), Loseth (3), Carlson (1), Coatanéa (4), Jarrige (1). Entraîneur : P. Morel.

PARIS 92 : Serdarevic (g.), Gabriel (g.), Cissokho (1), Joao, Lapointe, Mazens, Flippes (5), Fofana (1), D. Lassource (1), Chauveau (1), Gonzalez (1), Sajka (4), Offendal (5). Entraîneur : Y. Messaoudi.