Compteur ouvert !

Les Rebelles auront senti jusqu’au bout le souffle des Dijonnaises sur leur nuque mais le Brest Bretagne Handball a bien décroché la mise sur cette ouverture de championnat face à la JDA Dijon (32-30). Avec un titre décerné cette saison à la fin de la saison régulière, chaque pas sera important et celui-là l’était peut-être un peu plus pour lancer de la meilleure des manières les hostilités nationales. Premier examen validé !

C’était tout sauf un cadeau, tout sauf une façon d’entrer en douceur dans la compétition. Pablo Morel avait prévenu, la réception de Dijon ne pouvait pas rimer avec galop d’essai. Contre un adversaire aux ambitions européennes affirmées cette saison, le BBH a dû cravacher, remettre sans cesse le métier sur l’ouvrage pour ne plus entendre les pas bourguignons sur ses talons. Le souvenir d’une entame ratée il y a un an à Bourg-de-Péage et la pression inhérente à l’Arena qui ne veut pas voir ses reines chuter sous ses yeux n’ont sans doute pas facilité la tâche d’un groupe qui se cherche forcément encore un peu et devait aussi composer sans son arme de destruction massive, Djina Jaukovic. « Avant la partie, je disais aux filles, un peu sous forme de boutade, que ce match était le plus important de la saison, et maintenant ce sera Mérignac, lâchait Pablo Morel. Avec cette formule sans play-offs, ce sera comme ça à chaque fois. Alors oui, il y a du soulagement, on est heureux d’avoir gagné et j’espère que ça va aussi nous donner de la confiance, c’est très important pour lancer une compétition ». Dijon, qui enchaînera mercredi avec un déplacement chez le champion messin, était venu pour jouer sa carte et l’a plutôt très bien fait. Au point de nourrir via son entraîneur Christophe Mazel quelques regrets à l’issue des débats : « Les Brestoises étaient plus que prenables. On les a regardées dans les yeux jusqu’au bout. Si on avait ramené un résultat positif, ça n’aurait pas été un scandale mais on n’a pas bien négocié les fins de périodes et les infériorités ».

8 N6 A4686

Outre notamment les quelques minutes avant la pause durant lesquelles la JDA a perdu un peu de gomme, c’est effectivement sur les inégalités numériques que semble s’être joué en grande partie le sort de ce match. À ce petit jeu, les Rebelles ont montré davantage d’efficacité et de constance que leurs homologues, récupérant par moments un bon bol d’oxygène quand les affaires tournaient au vinaigre. « Il y a eu beaucoup de moments comme ça à jouer car c’était une rencontre engagée avec pas mal de sanctions, abondait Pablo Morel. Je suis content qu’en supériorité on ait su respecter le plan. Les joueuses ont été appliquées dans ces situations qui ont été nombreuses et plutôt bien gérées ». Avant de creuser le plus gros écart à l’entame des dix dernières minutes (27-22, 53e), le Brest Bretagne Handball a ainsi pu repousser à chaque fois les tentatives de putsch sur le score orchestrées par des Dijonnaises derrière au tableau d’affichage durant toute la seconde période (19-18, 39e ; 23-22, 50e). « On voulait les rendre fébriles et les faire courir, poursuivait Christophe Mazel. On les a un peu bousculées, elles ont perdu beaucoup de ballons en première mais elles n’ont jamais vraiment été en grand danger même si on finit à deux buts ». Les Rebelles pourront se féliciter d’avoir su accélérer en quelques minutes dans le money time pour s’éviter quelques frayeurs avec Monika Kobylinska pour allumer le feu et Helene Fauske pour conserver les flammes (28-24, 55e ; 31-28, 58e). Les trois points au bout valaient bien cela face à un adversaire qui regardera certainement vers le haut du classement durant la saison.

8 N6 A5793

« Dijon est une équipe qui ambitionne d’être européenne, dans le top 6, avançait Pablo Morel. C’est un groupe stable depuis plusieurs années et qui se renforce à des postes-clés. C’était un premier match donc forcément stressant, tendu. On est toujours en train de chercher à être meilleurs et il y avait une inconnue puisque c’est le début du championnat, on a moins de recul sur ce que peut faire l’adversaire ». Un adversaire qui donnera à coup sûr du fil à retordre à beaucoup de formations de ce championnat. « On cherche encore notre rang, avouait Christophe Mazel. Mais j’ai envie qu’on regarde dans les yeux des formations comme Brest ou Metz. Il faut dire qu’on n’a pas grand-chose à perdre contre ces équipes, on veut leur disputer la victoire ». Les Dijonnaises auront une nouvelle occasion de tenter la grosse performance dès mercredi à Metz, à l’heure où le BBH ira affronter Mérignac en terre girondine pour le premier déplacement de la saison. Trois jours après, il se posera en Norvège pour défier les doubles championnes d’Europe en titre des Vipers de Kristiansand. Il n’y a plus décidemment plus de hors d’œuvre pour les Rebelles.


BREST BRETAGNE HANDBALL – JDA DIJON HANDBALL : 32-30 (14-14)
BREST BRETAGNE HANDBALL : Darleux (g.), Foggea (g.), Mauny (4), Toublanc (4), Fauske (6), Kobylinska (5), Lassource (2), Freriks, Foppa (4), Brnovic (1), Carlson (3), Coatanéa (2), Jarrige (1), Grbic. Entraîneur : P. Morel.
JDA DIJON HANDBALL : Zimmerman (g.), Dos reis (g.), Lonborg (3), Vautier (3), Delorme (4), Cesareo, Gravelle (5), Campos (2), Di Rocco (4), Gayet (2), Dury (1), Urban (4), Valero (2), Lasm. Entraîneur : C. Mazel.

(crédit photos : O. Stephan / BBH)

8 N6 A4904