À demi-Most

Au retour de la trêve internationale et parfois dans la douleur, le Brest Bretagne Handball a dominé Banik Most ce dimanche pour décrocher son second succès en Ligue des Champions (31-26). Avec une formation remaniée et beaucoup de rotations, les Rebelles ont pu se faire un peu peur durant le second acte mais ont finalement retrouvé dans le final l’état d’esprit et la bonne attitude pour décrocher le principal : la victoire.

Il y aura donc eu ce gros quart d’heure de flottement cinq minutes après le retour des vestiaires et sans doute quelques espoirs fous de victoire pour Banik Most, fanny jusqu’à là dans la compétition. Les Tchèques, qui avaient survécu à un début de partie « portes ouvertes » (9-4, 10e) et valeureusement retrouvé des couleurs avant la pause, ont même mené brièvement (19-20, 41e) mais n’ont pas résisté à un money time que les Rebelles ne pouvaient manquer sous peine d’une grosse désillusion. « Face à une équipe moins forte que nous sur le papier, on a montré qu’on n’était pas au niveau auquel on nous attendait, avouait sans hésitation Pauline Coatanéa. Il faut que ce soit un avertissement et qu’on se remette sur de bons rails avant le match de mercredi ». Pas sûr en effet qu’une formation en forme et en nets progrès de Plan-de-Cuques laisse passer une telle occasion de planter le drapeau à l’Arena si elle se présente dans trois jours. Le BBH a assuré l’essentiel en engrangeant sa deuxième victoire de la saison en Ligue des Champions mais « le petit goût amer » ressenti par l’ailière droite brestoise était confirmée par son coach en conférence de presse. « C’est une bonne opération pour les deux points qu’on a gagnés mais on ne peut pas être satisfaits en jouant comme ça, soufflait ainsi Pablo Morel. On avait imaginé ce scénario même si on ne l’espérait pas. Il fallait se préparer à tout. On aurait aimé être plus sereins mais on a manqué de confiance. Ce que je retiens, c’est ce début de match positif puis cette perte d’équilibre et de confiance liée à des rotations et enfin une force collective pour aller chercher la victoire. Il. Faut en tirer les bonnes leçons ».

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Pablo Morel avait fait le choix d’ouvrir son groupe et de laisser au repos Jenny Carlson, Djina Jaukovic et Alicia Toublanc (Julie Foggea était blessée à la cuisse) et a rapidement fait sortir du banc de jeunes éléments (Romane Kromoska, Mathilde Cayez, Élisa Técher). « Je ne regrette pas ces changements, appuyait-il. On aurait aimé faire mieux mais ils sont volontiers assumés. On sait que pour aller au bout des compétitions, il faudra continuer à travailler et surtout que tout le monde apporte sa pierre à l’édifice à un moment donné. Si je dois faire jouer des filles comme Jeny Carlson ou Djina Jaukovic 60 minutes toute la saison, on va les fatiguer, perdre en performance et déresponsabiliser les autres. Ça peut être risqué mais je l’assume. Là, certaines ont montré qu’elles n'étaient pas encore prêtes mais si on ne les fait pas rentrer, on ne le saura pas ». L’apprentissage est donc en route pour les « baby-Rebelles » et les fruits seront à coup sûr cueillis dans quelques mois. En attendant, les Brestoises pourront se féliciter de s’être sorties d’un piège qui leur tendait les bras au retour d’une trêve internationale avec son lot de fatigue et de perte de repères. « On a bien commencé la rencontre en défendant fort et en montant les ballons pour inscrire des buts faciles, poursuivait Pauline Coatanéa. Mais on a ensuite eu un trou d’air et perdu de la confiance. Face à leur défense, on n’a pas trouvé les solutions et on a manqué de lucidité et de concentration. C’est frustrant parce qu’on voit qu’on peut se rendre le match facile au début mais qu’on n’arrive pas à le tuer ».

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Et malgré donc ces quinze grosses minutes moins abouties, le BBH n’a pas manqué le rendez-vous du money time que les grandes équipes doivent savoir maîtriser pour se sortir de situations parfois compromises ou imprévues. Sur le dos notamment de Pauline Coatanéa et Tatjana Brnovic, et avec quelques arrêts en prime de Cléo Darleux, les Brestoises ont su se détacher comme il le fallait et quand il le fallait au bout d’une rencontre où la réussite n’aura pas été leur meilleure alliée, en témoignent les trois manqués sur jets de 7 mètres. « On a su mettre la pression nécessaire pour l’emporter », lâchait Pauline Coatanéa. Son coach était là aussi sur la même longueur d’ondes : « L’année dernière, en faisait ce genre de match, on aurait perdu. Là, on a pris des points qui sont importants. Il faut donc tirer les bonnes leçons, à savoir qu’on est capables de gagner même dans la difficulté et qu’il y a du chemin pour certaines pour se mettre au niveau ». Après ce précieux succès, qui équilibre le bilan en Ligue des Champions (2v.-2d.), les Rebelles vont maintenant enchaîner quatre rencontres en onze jours et le premier bilan de la saison pourra alors être dressé. Mercredi, au milieu d’une semaine 100% Arena, c’est Plan-de-Cuques qui se présentera avec les mêmes crocs que Banik Most. Les Brestoises sont prévenues.

BREST BRETAGNE HANDBALL – DHK BANIK MOST : 31-26 (17-14)
BREST BRETAGNE HANDBALL :
Marinovic (g.), Darleux (g.), Mauny (3), Fauske (3), Kromoska (1), Kobylinska (3), Lassource (5), Memana (2), Técher, Freriks, Foppa (3), Cayez, Brnovic (4), Coatanéa (5), Jarrige (2), Grbic. Entraîneur : P. Morel.
DHK BANIK MOST : Janssen (g.), Müllnerova (g.), Holanova (2), Striskova (3), Sutranova (1), Pokorna, Mikulcik (4), Cholevova (10), Eksteinova (4), Spone, Kroftova, Polakova, Kostelna (2), Somionka, Mikulaskova. Entraîneur : R. Madera. 

(crédit photos : O.Stephan/BBH)

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